Interpellation de nos élu·e·s pour un déconfinement favorable à la marche et au vélo

petersburger

Cet article est susceptible d’évoluer suivant l’actualité et les réflexions du collectif.

Les mesures de confinement ont entraîné un effondrement du trafic individuel motorisé. L’espace libéré offre des possibilités d’aménagements cyclables temporaires pour les cyclistes qui sont obligé·es de se déplacer.

Le 24 avril, nous, collectif de citoyen·es et d’associations, avons interpellé nos élu·es au sujet de l’opportunité de repenser les déplacements en faveur des modes actifs (marche, vélo) pendant la période de déconfinement : cela nous semble incontournable pour empêcher le retour de la pollution, aider à garder la distanciation sociale (qui sera difficile dans les transports en commun ou sur des trottoirs étroits) et permettre d’avoir une activité physique.

Ce réajustement de l’usage de l’espace public peut prendre plusieurs formes qui sont complémentaires. Elles peuvent être mises en place temporairement, mais aussi servir de test pour les pérenniser ou permettre un réajustement suivant les retours constatés.

Cet appel est soutenu par : Vélocité de l’Angoumois, Cyclofficine d’Angoulême, À Portée de Mains, la Charente se bouge pour la planète, collectif Collapsologie Charente, Sisyphe Vidéo, les Petits Débrouillards Nouvelle-Aquitaine Nord, les Amis du monde diplomatique Charente, collectif Ruelle en commun.

Élargir les trottoirs pour permettre le croisement des piétons

Pour permettre de maintenir la distanciation sociale, le Cerema recommande une largeur de trottoir de 2,5 m. Dans des rues ou les flux piétons sont très importants (magistrales piétonnes, grands boulevards, rues touristiques …) ou bien à proximité d’équipements, il est préférable de dimensionner encore plus généreusement les espaces dédiés aux piétons.

https://www.cerema.fr/sites/default/files/styles/uas_narrow/public/images/paragraph/2020/04/schemas_jl_1201x901_b_0.jpg?itok=tdFWoLdE

Pour cela, on peut commencer par appliquer la loi (décret n° 2015-808 du 02 juillet 2015) en supprimant le stationnement à moins de 5 mètres en amont d’un passage piéton, et tout stationnement qui pourrait permettre le stockage des files d’attentes devant les commerces.

trottoirs elargis provisoirement

Donner la priorité aux piétons sur les voitures

  • Créer des zones de rencontres qui donnent la priorité aux piétons puis aux vélos sur la circulation motorisée. Elles seraient utiles partout où les trottoirs sont trop étroits ou dans les rues commerçantes.
Zones de rencontre
  • Fermer des rues à la circulation motorisée à certains moments de la journée.
Exemples de fermetures temporaires de rues

Réduire le nombre de voies motorisées

Le trafic ayant sensiblement baissé, on constate que les grands axes de circulation sont peu utilisés. Or ce sont eux qui permettent de rejoindre facilement les zones utiles : commerces, hôpitaux, établissements scolaires, zones d’activité. La réserve d’espace générée peut être mise rapidement à profit pour créer des espaces larges et sécurisés, mais également réversibles, pour les cyclistes qui doivent continuer de circuler. La réserve d’espace générée peut être mise rapidement à profit pour créer des espaces larges et sécurisés, mais également réversibles, pour les cyclistes et piétons qui doivent continuer de circuler.

2X1

Cela marche aussi en supprimant le stationnement latéral, la place libérée pouvant servir de piste cyclable ou de trottoir.

Créer des grands itinéraires cyclables continus

Ce sont très souvent les discontinuité dans les aménagements qui freinent la pratique du vélo. Il est donc important d’aménager l’ensemble d’un parcours en se concentrant sur le traitement des « points noirs » : ronds-points, carrefours, voies étroites.

Nous avons la chance à Angoulême d’avoir un schéma cyclable d’agglomération qui a été voté par GrandAngoulême en 2016 et qui identifie des itinéraires prioritaires. Les différentes communes sont en charge d’aménager ces itinéraires, mais ceux-ci sont rarement pris en compte lors des travaux de voirie, et n’ont donc pas beaucoup avancé depuis 3 ans. La situation actuelle peut être une opportunité d’accélérer les choses.

Voir en plein écran

Une deuxième étape sera d’inclure l’ensemble des 38 communes de l’agglomération. Le caractère rural de ces communes entraîne des problématiques différentes, avec un enjeu par rapport aux routes départementales pour pouvoir les relier entre elles.

Faciliter l’acquisition et l’entretien des vélos

Un ménage sur deux possède un vélo, mais l’utilise rarement. Ces vélos dormants auraient tout intérêt à être ressortis et remis en état de rouler. En effet, il ne faudrait pas que la situation actuelle provoque une ruée vers les vélos neufs alors que de nombreux vélos pourraient être remis en circulation à peu de frais.

Différentes actions peuvent être facilitées ou organisées :

  • des bourses aux vélos
  • des ateliers de réparation mobiles
  • des collectes de vélos inutilisés en pied d’immeuble et dans les déchèteries
  • de la location de vélos de courte ou moyenne durée, y compris les vélos de particuliers

Lutter contre le vol de vélos

  • mettre en place des stationnements vélo amovibles
  • faciliter l’acquisition d’antivols (achats groupés, bons de réduction)
  • inciter au marquage des vélos

Pour aller (encore) plus loin